Le choix du type de chauffage dans le cadre d’un logement à basse consommation d’énergie revêt bien sûr une très grande importance. Puisque de choix découleront les consommations en énergie du logement. Il est d’autant plus important de faire un choix bien réfléchit qu’une solution de chauffage inadaptée peut ruiner toutes les économies d’énergies prévues. Dans un premier temps il faut prévoir le niveau d’isolation prévu pour la maison. Car en effet à partir de 35 kWh/m²/an on peut commencer à se passer de réseau de chauffage traditionnel et distribuer l’air chaud par la VMC double flux ce qui entraine des économies de construction non négligeables. Dans le cas contraire (consommation supérieure à 35 kWh/m²/an) il sera judicieux de s’orienter vers un plancher chauffant basse température.
Rappelons que la norme BBC Effinergie se situe à 50 kWh/m²/an et que la norme passive Passivhaus se situe à 15 kWh/m²/an. Mais bien sûr rien ne vous empêche de construire en visant les 30 kWh/m²/an afin d’économiser sur le réseau de chauffage en passant par la VMC double flux. Bien évidemment cela n’est pas possible si l’on envisage de passer par une VMC simple flux hygro A ou B, mais en même temps construire une maison basse consommation sans récupérer la chaleur sortante de la ventilation est à éviter.
Ci-dessous nous allons voir les différentes systèmes de chauffage par ordre d’intérêt.
1. La pompe à chaleur ou PAC
La pompe à chaleur est véritablement le moyen le plus efficace et le plus intéressant pour chauffer un logement à basse consommation d’énergie. Mais attention, car si elle est mise en place dans de mauvaises conditions la pompe à chaleur peut facilement devenir le pire moyen de chauffage. En effet pour être efficace, une pompe à chaleur doit être utilisée avec un écart de température entre l’eau froide et l’eau chaude le plus bas possible. C’est pour cela que la PAC ne prend tout son sens que dans le cas d’un bâtiment particulièrement bien isolé. C’est pour la même raison que le système de distribution de chaleur devra être forcément à basse température (35° max). Produire de l’eau à 70° avec une PAC n’a aucun sens d’un point de vue efficacité.
L’avantage de la pompe à chaleur est que l’on peut augmenter son efficacité (COP pour coefficient de performance) en l’associant à divers systèmes tels que les puits canadiens (de l’air que l’on fait passer dans le sol pour le réchauffer en hiver et le rafraichir en été), la géothermie (même principe que le puits canadien mais avec un caloporteur liquide à la place de l’air), ou en récupérant la chaleur de l’air sortant. De plus la PAC peut devenir un élément de confort supplémentaire en été puisque certaines pompe à chaleur dites réversibles peuvent rafraichir l’air en été.
Pour donner un prix indicatif, une maison de 160m² dans l’Est mosellan (Lorraine) en a pour 40 à 45 € par mois (tarifs 2009). Bien sûr ces chiffres sont très dépendants du niveau d’isolation du logement et de la façon dont est mise en œuvre la pompe à chaleur.
2. Le poêle à bois
Le poêle à bois au centre de l’habitat peut être une idée particulièrement judicieuse si l’on a un accès au bois. Dans le cadre d’un logement basse consommation un seul poêle à bois suffit pour chauffer tout le logement. En effet la ventilation double flux a pour particularité de répartir de façon homogène la chaleur dans tout l’habitat. Les avantages écologiques et économiques du poêle à bois sont multiples. Ecologiquement bruler du bois est neutre pour l’environnement puisque le CO2 relâché dans l’atmosphère est équivalent au CO2 qu’a stocké l’arbre en poussant. De plus le bois est généralement une ressource locale qui fait vivre l’économie locale tout en demandant peu de transport. Enfin le bois de chauffage est particulièrement bon marché par rapport aux autres énergies. Par exemple une famille ayant un droit d’affouage dans sa commune peu se chauffer pour moins de 300€ par an (prix 2009). Cependant il faudra bien sûr prévoir un espace pour stocker le bois durant l’hiver.
3. La chaudière à granulés (ou pellets)
Le pellets sont des granulés de bois produits à partir des déchets des scieries. Une chaudière à pellets fonctionne automatiquement à l’aide d’une vis sans fin qui l’a relie au réservoir de pellets. Ce système a donc l’avantage de demander peu d’entretien, il suffit de faire remplir le stock de pellets une à trois fois par an. Le stock de pellets est généralement enterré comme une cuve à fioul. Il faut cependant prévoir le fait que remplir le stock par camion génère de la poussière. Le prix des pellets peu énormément varier d’une région à l’autre, cela dépend notamment de l’éloignement du livreur le plus proche, il est donc utile de se renseigner avant de valider cette solution. Cela dit globalement les pellets sont très économiques comparés aux énergies fossiles comme le gaz ou le fioul. Pour donner un prix indicatif, une maison de 110m² située dans l’Est mosellans (Lorraine) en a pour 650 à 700 € par an pour le chauffage plus l’eau chaude sanitaire. A comparer aux 2.500 € par an d’un logement voisin aux mêmes propriétés (surfaces et isolation) mais chauffé au gaz (tarifs indicatifs 2009).
Le chauffage au granulés de bois conserve bien sûr tous les avantages écologiques du chauffage au bois. Cela dit son emprunte écologique est un peu plus grande que celle du poêle à bois puisqu’il demande une plus grande transformation du bois. Pour la même raison son coût est supérieur aussi bien à l’achat de la chaudière que pour l’achat des pellets. Cela dit une chaudière à pellets pourra s’occuper du chauffage et de l’eau chaude sanitaire ce qui n’est bien sûr pas le cas d’un poêle à bois.
4. La chaudière à gaz
Le chauffage au gaz reste aujourd’hui un mode de chauffage économique et efficace. En particulier avec l’apparition de chaudières de plus en plus efficaces. En Allemagne l’on trouve de nouvelles chaudières au gaz 30% plus efficaces que les chaudières à condensations actuelles. Surtout le chauffage au gaz ne nécessite quasiment aucun entretien, et il n’y a pas de réserve à remplir pour peu que l’on soit relié au gaz de ville. Le coût d’une installation de chauffage au gaz est plutôt modéré comparé à une pompe à chaleur ou une chaudière à pellets. Cela dit sur la durée le gaz coût plus cher que le bois ou l’électricité d’une PAC.
D’un point de vue écologique le gaz reste assez propre si on le compare au fioul ou au chauffage électrique par convecteur (à ne pas confondre avec la PAC). Mais il est bien sûr moins neutre pour l’environnement que le chauffage au bois (bûches ou pellets) puisqu’il demande beaucoup de transport et qu’il n’est pas issu de réserves renouvelables. Le gaz a aussi l’inconvénient d’avoir son prix indexé sur le coût des énergies fossiles, et que par conséquent il ne pourra qu’augmenter avec le temps. Contrairement aux pellets qui devraient voir leur prix baisser quand ils seront plus courant.
5. Le chauffage au fioul ou par convecteurs électriques
Ce n’est pas compliqué, ces moyens de chauffages sont voués à disparaître. Si encore aujourd’hui beaucoup de logements en France sont bâtit avec des convecteurs électriques c’est uniquement pour le coût de pose d’un tel système de chauffage. Sur la durée l’emploi d’un tel type de chauffage est rédhibitoire de par son manque d’efficacité comme de part le coût annuel qui en découle. D’un point de vue écologique le bilan est tout aussi mauvais. Pour le fioul n’en parlons pas, transport, pollution, réserves fossiles limitées, il n’a rien pour lui. Pour le chauffage électrique par convecteur, il ne faut pas perdre de vue que l’électricité est l’énergie la plus intéressante mais aussi la plus difficile à produire. Il est donc important de l’économiser, hors les convecteurs électriques ont une consommation surdimensionnée par rapport aux autres systèmes de chauffage.
Conclusion
Avant de penser chauffage il faut penser conception du logement. Selon la conception et le niveau d’isolation du logement, un système ou un autre aura davantage d’intérêt. Par exemple une maison lourde (pierre, agglo…) aura une inertie que n’aura pas une maison entièrement en structure bois. Ce qui implique une chauffe différente. C’est ce qui fait d’ailleurs que ce guide n’est pas adapté pour une maison traditionnelle (250 kWh/m²/an en moyenne). De part ses besoins importants en énergie un logement traditionnel ne fera pas un bon usage d’une pompe à chaleur par exemple.
L’autre point important est le contexte. Quelles sont les énergies les plus proches du terrain à construire ? Les propriétaires ont-ils un accès au bois ? au gaz de ville ?
Enfin le troisième point clé est le confort. Jusqu’à quel point les occupants sont-ils prêts à s’engager dans l’entretien de leur système de chauffage ?
Toutes ces questions sont à poser dés le départ de la conception de l’habitat. Ainsi l’architecte pourra au mieux optimiser l’organisation des espaces et des gaines techniques pour que le tout ait un rendement efficace et un coût maitrisé. Essayer de faire l’inverse en partant d’un plan déjà fait pour y adapter un système constructif ou un système de chauffage est souvent le meilleur moyen de ne pas atteindre les objectifs de coûts et de confort souhaités au départ.
Pompe à chaleur | Poêle à bois | Chaudière à pellets | Chaudière à gaz | |
Coût d’installation | * | **** | * | ** |
Coûts annuel | *** | **** | *** | * |
Demande d’entretien | **** | * | *** | **** |
Bilan écologique | *** | **** | *** | * |
Espace nécessaire pour la réserve | **** | * | * | **** |
Dans ce tableau, plus il y a d’étoiles mieux c’est, ainsi une seule étoile sous entend un coût élevé, beaucoup d’entretien, un mauvais bilan écologique ou beaucoup d’espace de stockage nécessaire.
Bonjour,
appelez Promotelec pour faire le point avec votre numéro de dossier.
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J-Pierre15
Les pompinnettes asiatiques.
En me promenant dans un quartier de petites maisons neuves, je remarque la présence en nombre exceptionnel de petites unités extérieures de pompes à chaleur ( Inverter) asiatiques.
Unités extérieures inverter de climatiseur, non, non, de pompes à chaleur air/eau !
Je pense que les climatiseurs, heu, les pompes à chaleur air/air ne sont pas favorisées par la règlementation française, donc, pompes à chaleur air/eau (pays de Loire, température extérieure de référence – 7°C).
La petite taille de ces unités extérieures laisse présager, au mieux, une puissance calorifique restituée à -7°c de 4 kW et à – 15°c aussi.
PS : Charge de réfrigérante inférieure à 2 kg………… !!
Un rapide calcul m’emmène vers des puissances nécessaires de l’ordre de 6 kW, maison de 100 à 140 m2. (Pays de Loire).
Donc, résistances électriques de 2 à 6 kW en appoint.
Il y a fort à parier que ces pompes à chaleur, en plus du chauffage de la maison, produisent de l’eau chaude sanitaire.
J’aurai quant à moi privilégié une pompe à chaleur plus puissance, exit les résistances électriques en appoint, rendement et fiabilité en plus.
En relisant le cahier des charges de Qualipac, je lis, type de non-conformité ;
Sur dimensionnement ; Le générateur couvre plus de 80% des déperditions à T base…..
Type de Non-conformité, majeure ??
Je pense que le lobby résistances d’appoint est passé par là !!!!!
Merci pour les conseils ^^
catalogue 2016 merci
je pense aussi que le meilleur moyen d’avoir une idée concrète sur les besoins d’une maison en chauffage est de faire examiner la maison par un expert thermique. Après, le choix d’un chauffage dépendra surtout des différents facteurs issues de l’audit. En tout cas, c’est ce qu’il y a de mieux à faire quand on n’est pas très fort en chiffre comme moi. La solution choisie sera aussi de même.J’ai par exemple consulté Energie habitat Lyon qui m’a vraiment aidé sur de nombreux plan que ce soit techniquement ou financièrement.
Après, c’est seulement mon avis
C’est bien simple, vous êtes le premier article que je lis et qui me fait comprendre ce qu’est le pellet ! Notre conducteur de travaux nous recommande ce type de chauffage pour notre nouvelle maison et je me renseigne un peu… notamment sur les couts à long terme!
Merci beaucoup
Bonjour,
J’ai un projet de maison avec de faibles besoins thermique, <50kW/m^2/an.
Je souhaite partir sur une solution poêle de masse +VMC double aux.
La question se pose alors du système ECS. Que conseillez-vous (à associer ou non à la pose de panneaux solaires thermiques)?
Cordialement
Bonjour Ouvrard,
Pour le poêle de masse, il n’a de sens que si vous avez un accès privilégié au bois bûche. Mais si tel est le cas c’est effectivement une bonne solution.
Pour l’eau chaude vous pouvez partir sur un ballon d’eau chaude thermodynamique, associé ou non à des panneaux solaires thermiques.